Histoire du Karaté Do

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Histoire du Karaté Do

 

 

Histoire du Karaté Do, carte de l'Ile d'Okinawa

Boddhidharma à Shaolin

En l’an 520, un moine indien, Boddhidharma, arrive au temple de Shaolin (Chine). Après neuf ans de méditation, il devient le patriarche du monastère et commence son enseignement, en liant des pratiques martiales, de santé et spirituelles.

Ainsi, Boddhidharma vint enrichir la boxe chinoise qui existait depuis plusieurs siècles. En effet, certains moines de Shaolin Shi (Monastère de la petite forêt), pratiquaient celle-ci et étaient reconnus pour leur valeur de combattants.

Il nommera sa méhode “Shi Pa Lo Han Sho” (Ies 18 mains de Bouddha). Ainsi, son passage marquera l’histoire de Shaolin, où des milliers de moines furent formés à une discipline mêlant à la fois le travail du corps et du mental.

Shaolin Shi (Shorin Ji en japonais), est considéré comme le berceau de presque tous les arts martiaux, ceux-ci y faisant référence. On peut citer notamment le Wushu (Kung Fu), le Karate do, le Judo, l’Aikido, le Taekwondo, le Viet Vo Dao …

Cinq temples Shaolin furent construits au fil des siècles, et on raconte que, suite à des incendies, les moines survivants se seraient dispersés à travers la Chine, propageant leur art de combat sous le nom de Shaolin Su Kempo.

Histoire du Karaté Do, maître Bodhidharma

Okinawa, une corde sur l’océan

L’île d’Okinawa est située dans l’archipel des Ryu-Kyu, carrefour géographique entre le Japon, Taiwan et la Chine, expliquant son brassage culturel et ethnique. Historiquement, l’île vécut tiraillée entre ses deux voisins infiniment puissants, la Chine et le Japon : la nécessité d’apprendre à se défendre donna avec le temps un art martial indigène, le “Te” (Main), probablement vieux d’au moins mille ans.

Au 15ème siècle, Okinawa fut unifiée. Le roi Sho Shin interdit le port du sabre et rassembla les nobles dans sa ville de Shuri : ils perfectionnèrent l’art du combat à main nue. Les paysans et pêcheurs, privés d’armes, commencèrent à utiliser les instruments de leur métier comme armes (fléaux, batons, chaînes, rames …), formant ainsi les Ryu-Kyu bu-jutsu (arts de combat armé), ancêtres du Kobudo.

L’âge d’or d’Okinawa prit fin en 1609 : le Japon envahit l’île et écrasa son armée. L’interdiction de porter les armes fut maintenue et la noblesse dû rester à Shuri, alors que les samouraïs japonais avaient le droit de porter leurs armes dans l’île.

Histoire du Karaté Do, carte d'Okinawa.
Histoire du Karaté Do, Généalogie

C’est au cours de ce siècle que se produisit la véritable synthèse du “Te” local et des arts martiaux originaires du temple de Shaolin, pour aboutir au “To-de” (ou “Okinawa-te”), ancêtre du Karaté, formé de 3 styles portant le nom des villages :

Shuri-te : privilégiant la rapidité et les esquives, c’est le père du Shorin-ryu

Naha-te : positions hautes et techniques circulaires, ancètre du Shorei-ryu

Tomari-te : inspiré des deux tendances, mais très proche du style Shuri-te

Au début du 20ème siècle, les maîtres d’Okinawa décidèrent alors d’appeler leurs techniques de combat “Karate” (main chinoise). L’enseignement se fait oralement, de maître à disciple, en secret, la nuit, par l’intermédiaire des katas. Les pieds, les mains, deviennent des armes redoutables, devant parfois rivaliser contre le sabre.

A cette même époque, il fut décidé d’introduire le Karaté comme complément à l’éducation physique dans les écoles de l’île.

 

Gichin Funakoshi,
le père du karaté moderne

Né à Shuri, Gichin Funakoshi (1868-1957) s’initia très tôt à la pratique du karaté-do. En effet, de constitution naturelle fragile, ses parents lui firent étudier le Karaté dès l’âge de 11 ans, pour surmonter ses handicaps. Sa santé s’améliora notablement et il décida de s’investir dans l’art pour atteindre une véritable maîtrise.

Maître Azato l’accepte comme disciple et le forme selon l’esprit traditionnel de la pratique. Il rencontre ensuite Maître Itosu, ami d’Azato, à qui il doit sa richesse technique. Il fut donc formé par les deux plus grands maîtres de l’époque. Il importe le Karaté au Japon pour la première fois en 1917. Il y retourne en 1922 sur invitation de Jigoro Kano (fondateur du Judo) : le succès fut tel qu’il décida de rester à Tokyo pour enseigner son art. Il ne retournera jamais à Okinawa.

Historique du karaté Do,Maître Gichin Funakoshi,
Histoire du Karaté Do,Maîtres Kasé et Funakoshi

Vers 1930, il commença à utiliser l’idéogramme “kara” signifiant “vide”, à la place de “kara” signifiant “chinois”. Puis, il ajouta le suffixe “Do” (voie, chemin). Ainsi naquit le Karaté-do, “la voie de la main vide”. En 1936, il ouvrit son propre Dojo, le “Shotokan” (Shoto, son nom d’écrivain, et Kan, maison). Ainsi est né le style Karaté-Do Shotokan, du nom du Dojo où enseignait maître Funakoshi.

Yoshitaka, son fils et successeur, poursuivit la recherche que Gichin cessa vers l’âge de 70 ans. Il introduisit des nouvelles techniques comme le yoko-geri, le mawashi-geri ou le ushiro-geri, mais aussi des positions plus basses et des attaques plus longues et plus puissantes. Il développa également les kumités et orienta le Karaté vers une pratique plus sportive. En 1945, sa santé se dégrade, Yoshitaka est hospitalisé et meurt de la tuberculose.

En 1949, Funakoshi est nommé chef instructeur de la JKA (Japan Karate Association). Avant de s’éteindre en 1957, à l’âge de 89 ans, il forma de nombreux élèves, au travers notamment de 19 katas. D’autres katas furent enseignés par des maîtres d’Okinawa, amis du Sensei, venus au Japon pour organiser des séminaires.

 

 

 

Le tigre, Tora. Symbole du style Shotokan

Le Tora No Maki, (“rouleau de tigre”) a été peint par Hoan Kosugi, grand artiste japonais, pour illustrer la couverture de “Karate-Do Kyohan”, premier livre de Maître Funakoshi, et véritable bible du Karaté.

Le tigre, alliant force et courage, est devenu le symbole du Karaté Shotokan-Ryu (“Ryu” signifiant “école”).

Livre de maître Funakoshi, Karaté Do Kyohan